Vers une nouvelle édition ?

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Pour son dernier déjeuner mensuel de l’année, le Club recevait ce mardi 9 décembre Albert De Pétigny, président du collectif d’éditeurs liégriens COLIBRIS et co-fondateur des éditions choletaises”Pour Penser”

Le Club de la presse Anjou recevait, le 9 décembre, Albert de Pétigny, membre du réseau Collibris, un collectif de 19 éditeurs implantés dans les Pays de la Loire. L’association a été créée en septembre 2012 pour mener des actions collectives de communication et de promotion telles que la participation à des salons. Elle vise la mise en valeur des activités éditoriales de ses adhérents. Collibris représente à ce jour 2 000 auteurs et/ou illustrateurs et 1 500 titres publiés. Elle ambitionne de fédérer une quarantaine d’éditeurs en vitesse de croisière. La création deCollibris s’est faite dans le cadre de la commission régionale consultative pour la culture, chargée de structurer les actions concernant le livre et la lecture. Collibris constitue un second interlocuteur pour les pouvoirs publics, quand le Syndicat national de l’édition est longtemps resté seul.

Albert de Pétigny, à la tête avec sa sœur de la maison d’édition Pourpenser, affirme que les petites structures sont moins soumises à la pression commerciale que les plus grosses. Les enjeux financiers sont moindres, selon lui, sous réserve d’une ligne éditoriale spécialisée et lisible. Collibris fédère des éditeurs régionaux mais non régionalistes. Le regroupement dans un collectif trouve son sens dans la complémentarité entre les membres. Il permet de montrer la diversité de l’édition en région.

Autre surprise des échanges avec le Club de la Presse : les ventes directes boostent les ventes en librairies. Les sites des éditeurs renvoient vers les libraires pour faire vivre le tissu local. Albert de Pétigny a toutefois reconnu une difficulté à travailler avec les libraires en raison de la pression qu’ils subissent. Un grand besoin de dialogue et de confiance mutuelle se fait jour, comme dans l’ensemble de la « chaine du livre ». Les maillons ne sont, en effet, pas toujours aussi solidaires que souhaitable. Comme ailleurs, la transition qui s’opère bouleverse les équilibres. Le besoin est rée de se poser pour comprendre de façon bienveillante les contraintes des uns et des autres. Une piste de réflexion vise à redonner du sens à des endroits qui ne seraient plus seulement des lieux de vente de livres mais des lieux d’échanges. Une expérience de ce type est menée par la librairie Chapitre, reprise par ses salariés à travers une SCOP.

Albert de Pétigny a rappelé l’importance de supports stables dans un monde en mouvement perpétuel, surtout à destination des enfants. Pourpenser reçoit environ 400 manuscrits chaque année, pour une dizaine de publications. La maison privilégie les auteurs qui souhaitent faire de l’écriture leur métier, dans un impérieux besoin de transmission. Il a avoué passer son temps, comme tout éditeur, à faire des choix subjectifs. C’est, pour lui, un choix déchirant de devoir dire non si souvent. Ce qui l’intéresse est de faire confiance à la sensibilité d’un auteur, de faire un pari.

Pascale GUERMEUR

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