La transition énergétique était au menu du déjeuner de mars du Club de la Presse Anjou. Un déjeuner consacré à GRDF, Gaz Réseau Distribution France, partenaire de notre club, avec deux invités : Pascal Petit, délégué territorial, et Claudie Guillou, chargée de communication.
Le monde du gaz, c’est quatre étapes successives : il faut produire le gaz, puis le transporter avant de le distribuer et de le commercialiser. Dans son métier, celui de la distribution, GRDF est le principal acteur français. Rien qu’en Maine-et-Loire, l’entreprise dessert 80 communes qui pèsent pour 70% de la population. « Quels que soient leur fournisseur, tous les clients du gaz sont nos clients », soulignent Pascal Petit et Claudie Guillou. Tous deux relèvent, au passage, que les réseaux souterrains utilisés n’appartiennent pas à GRDF mais aux collectivités locales.
Le gaz consommé en France, par les particuliers comme par l’industrie, provient à 60 % des pays du Nord de l’Europe, à environ 15 % de la Russie et à environ 15 % également de l’Algérie. Bien que les réserves mondiales soient en elles-mêmes suffisamment importantes pour garantir notre approvisionnement, GRDF s’investit au quotidien dans la lutte contre le changement climatique et prépare l’avenir en favorisant la production locale de gaz vert renouvelable, par les agriculteurs, sur nos territoires. GRDF croit au gaz « made in France » et réinvente le « gaz de France » !
D’ici 2050
Que sera le gaz de demain ? Du gaz renouvelable produit localement ! La France dispose d’un potentiel technique de gaz renouvelable d’ici 2050 correspondant à la totalité de la consommation totale actuelle.
Pour produire du biométhane, et obtenir l’indépendance énergétique gazière en 2050, l’une des pistes les plus matures est la méthanisation. Elle permet de produire du gaz renouvelable à partir de déchets des stations d’épuration et des exploitations agricoles (résidus agricoles et déjections animales) pour 30 % du total, mais aussi la pyrogazéification de la biomasse (déchets du bois) pour 40 % du total, et la transformation des excédents d’énergie électrique éolienne ou photovoltaïque en gaz synthétique (méthanation ou power to gas) pour 30 % du total. Ce dernier procédé permet aussi la production écologique d’hydrogène. Notons que la production actuelle d’hydrogène n’a rien de bien écologique puisque 95 % de la production est issue d’énergies fossiles et que ce procédé est très énergivore (30 % de perte de gaz).
Quinze projets en Anjou
La production de biométhane issue de l’agriculture imposera de créer des extensions du réseau gaz à la campagne pour le collecter et le distribuer. La question est d’actualité : un projet à Concourson-sur-Layon, par exemple, vise à créer 23 km de canalisation depuis Saumur. Une quinzaine de projets de méthanisation agricole avec injection de biométhane sont en cours d’étude sur le seul département de Maine-et-Loire.
À peine ébauchée, la piste de la méthanisation se heurte pourtant déjà à des obstacles, dont la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) n’est pas le moindre. « Fin janvier, l’État a en effet donné un coup de frein au développement de cette technique en indiquant des objectifs de baisse de coût de production de 30 % en seulement 4 ans, ce qui n’a jamais été exigé pour aucune autre filière production d’énergie renouvelable. La méthanisation, ici, est une filière locale, une filière de territoire, qui mobilise de petits projets et non pas de vastes unités comme dans certains pays étrangers. » Il y a donc urgence à sauver le soldat BioMéthane.
Les énergiculteurs de demain
Pour GRDF, il s’agit aujourd’hui de fédérer autour de cette cause les élus et décideurs. L’enjeu est d’importance : on estime le potentiel de gisements techniquement mobilisables en 2050, pour la production de biométhane en Maine et Loire, à deux fois la quantité de gaz naturel consommé aujourd’hui dans notre département. La seule méthanisation agricole permettrait de couvrir 80 % des besoins en gaz du département.
« De plus, favoriser la méthanisation agricole permet de maintenir une agriculture performante, innovante, productrice de valeur et d’énergie, créatrice d’emplois non délocalisables, permettant une réduction drastique du recours aux engrais chimiques », ajoute Pascal Petit. « Les agriculteurs d’aujourd’hui doivent devenir les énergiculteurs de demain. Cette opportunité agroécologique et agroénergétique doit être encouragée et valorisée. »